Une loi datant du 19 décembre 2008 stipule que « le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort ». Il est donc important, après une crémation, de disposer des cendres funéraires avec dignité et respect. Que faire des cendres après la crémation ? Qu’en dit la loi ? On vous aide à y voir plus clair.
Que faire des cendres après la crémation : zoom sur la législation
Par
Crémation, qu'est-ce que c'est ?
La crémation est, de nos jours, une pratique courante en France. En effet, c'est plus de la moitié de la population qui souhaite être crématisée. Il est primordial de parler de son souhait d'être crématisé au préalable avec ses proches de manière à simplifier les choses le moment venu.
La crémation est une technique funéraire qui vise à brûler et à réduire en cendres le corps d'une personne décédée. Après être passé dans un four fonctionnant à plus de 800°C, le corps est « sublimé », il passe de l'état solide à l'état gazeux. Les cendres sont ensuite finement broyées et recueillies dans une urne cinéraire. Si la technique existe depuis 1887 en France, c'est surtout depuis 2014 qu'elle s'est véritablement démocratisée (avec un taux de crémation de 50% estimé pour l'année 2020). L'accès aux crématoriums et la possibilité de disperser les cendres ou de les conserver, grâce à des espaces cinéraires, sont certainement des raisons à cette fulgurante ascension de la technique.
Conserver les cendres dans une urne
Après la crémation, les cendres sont donc conservées dans une urne appelée cinéraire, sur laquelle est apposée une plaque indiquant le nom de la personne défunte et le crématorium où a eu lieu la cérémonie. Il est possible soit d'inhumer l'urne (dans un caveau ou cavurne, par exemple), soit de la déposer dans la case d'un columbarium (lieu destiné à recevoir les urnes funéraires dans les cimetières) soit de la sceller sur un monument funéraire, dans un cimetière ou dans un site dédié au recueil des urnes funéraires. Les columbariums sont des lieux où sont déposés les urnes cinéraires et qui se composent de cases pouvant accueillir 4 urnes au maximum. Ces monuments hors-sol permettent aux familles de se recueillir et de matérialiser réellement le lieu où leur proche décédé repose à présent. Il est possible, pour mieux rendre hommage à la personne, de personnaliser la case avec une plaque fixée sur la porte, une photo ou bien d'y déposer des fleurs (certains columbariums ont installé de petits vases sur chaque case à cet effet).
Il peut être possible de garder une urne contenant des cendres dans une propriété privée à condition que ce ne soit pas à l'intérieur de la maison et que les cendres ne soient pas dispersées dans un jardin.
L'urne funéraire, une fois scellée, peut être envoyée à l'étranger par tous les moyens de transport possibles. Il faut obtenir une autorisation du préfet du département où a eu lieu la crémation du défunt ou bien du département de résidence du demandeur. L'envoi doit être déclaré à l'ambassade ou au consulat du pays en question qui peut demander une liste de documents à fournir avec la demande.
La dispersion des cendres
Il est également autorisé de répandre les cendres de la personne défunte dans la nature, à condition toutefois qu'elles ne se répandent pas, totalement ou en partie, sur la voie publique ou dans un lieu public. Les cendres peuvent être répandues en pleine mer mais il faut avant tout obtenir l'accord du maire de la commune de départ du bateau. Certains arrêtés pris par les communes en question peuvent néanmoins interdire la dispersion sur les cours d'eau. Veillez à bien vous renseigner au préalable pour ne pas vous mettre hors la loi.
Pour une dispersion des cendres en pleine nature, la personne en charge des funérailles et habilitée doit en faire la déclaration auprès du maire de la commune du lieu de naissance du défunt.
Aujourd'hui, les cendres après une crémation peuvent être dispersées dans des lieux aménagés spécialement dans les cimetières. Par exemple, il est possible de citer les jardins du souvenir, particulièrement adaptés au recueillement des familles et au respect de la mémoire des personnes décédées.
Pourquoi ne peut-on pas garder les cendres chez soi ?
Depuis 2008, et la loi mise en place, il est interdit de conserver les cendres d'un proche chez soi. C'est comme ça que ça se passe en théorie, car en pratique, les choses ne sont pas aussi tranchées. Cette loi souligne le respect avec lequel doivent être traitées les cendres de la personne décédée.
Elle intervient surtout pour tenter d'empêcher certaines dérives liées à la conservation de l'urne chez soi. Il s'agit avant tout d'empêcher que l'urne ne soit cassée, perdue ou encore remisée au grenier par les proches du défunt soit par manque de soin ou d'intérêt. Cette loi cherche à protéger l'intégrité du défunt, en évitant que les cendres soient dispersées entre plusieurs membres de la famille ou même transformées en bijou ou tout autre objet mémoriel du genre. Interdire de conserver les cendres chez soi tend aussi à neutraliser les éventuelles querelles familiales qui peuvent naître de cette situation : qui garde l'urne ? De quelle façon ? Les autres proches y auront-ils facilement accès ?
Les sujets de discorde sont nombreux et la législation en vigueur tente donc d'encadrer des pratiques susceptibles de créer des dérives et des affrontements, qui peuvent, parfois, finir devant un tribunal. Les articles de cette loi ont donc été pensés pour aider les juges en cas de litige. Ils sont très précis à ce niveau-là mais moins concernant les éventuelles sanctions pénales qui peuvent être appliquées dans ce genre de situation. Par exemple, aucune autorité de contrôle n'est mandatée pour vérifier ce que deviennent les cendres une fois mises en urne et confiées à la famille.
Les opérateurs funéraires se voient dans l'obligation de faire part de la loi aux proches et de leur faire remplir et signer un document faisant mention de la destination finale des restes du défunt. Cependant, le suivi et la vérification de cette démarche ne sont pas effectués. Cela a surtout pour but de protéger les entreprises funéraires par rapport à la loi.